Nom du livre: Le Kurdistan irakien entité nationale
Le nom de l'auteur: Ismet Chériff Vanly
Lieu de traduction: Switzerland
Nom d'impression: Baconnière
L'année d'impression du livre: 1970
[1]
Le Kurdistan, avec un demi-siècle de décalage, c'est la Pologne du Moyen-Orient : nation écartelée, pays partagé, mais combien réel. Peuple d'origine et de langue indo-européennes, et l'un des plus nombreux de la région - avec ses 13 à 15 millions d'habitants en 1970 - les Kurdes devaient cependant accéder à l'indépendance aux termes du Traité de Sèvres, traité signé en 1920 puis volatilisé dans l'odeur du pétrole et les jeux des grandes puissances impérialistes. Depuis, leur combat pour se recréer une existence nationale - puisque le Kurdistan médiéval se composait de principautés indépendantes, comparables à celles de l'Allemagne de l'époque - pose l'un des problèmes les plus lancinants de notre temps. Ce problème en pose un autre, plus général, dont on n'a pas pris pleine conscience, celui du « colonialisme des Etats sous-développés ». Dans l'indifférence de cette « masse impotente » - les Nations Unies - que l'auteur appelle « Le club des privilégiés de Manhattan », et devant les insuffisances d'un droit international qui est encore celui « de la jungle », les Kurdes mènent leur combat sur plusieurs fronts, sous diverses formes et, chose méritoire, en cherchant l'amitié des peuples voisins. Ce combat, ils le veulent aussi pour le progrès social et économique, contre les dictatures, pour la démocratie.
Au Kurdistan Irakien - puisque le pays kurde est à la fois un et plusieurs - la révolution dure depuis 1961. Structurée, dotée d'une armée populaire régulière et menée obstinément mais intelligemment, cette révolution est un exemple typique des