La Question kurde au Moyen-Orient: entre dynamiques régionales et reprises en main nationales.
Maître de conférences en Science politique.
Paris 1 – Panthéon Sorbonne, CESSP/CNRS, 2018.
Olivier Grojean.
Nom de publication:: Annuaire IEMed de la Méditerranée.
Les quatre dernières décennies ont vu une régionalisation croissante de la question kurde à l’échelle du Moyen-Orient. La révolution iranienne et la guerre Iran-Irak (1980-1988), la guerre du Golfe en 1991 et ses conséquences tout au long des années 1990, l’intervention étasunienne en Irak en 2003, la révolution syrienne et sa répression à partir de 2011 et enfin la montée en puissance de l’État islamique à partir de 2014 ont été des vecteurs importants d’élargissement des enjeux kurdes. On constate également une diversification et un renforcement des acteurs non-étatiques, et notamment des partis politiques à l’échelle de la région. La Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie, qui cherchent depuis 1923 à maintenir « le statu quo qui consiste à combattre collectivement la contestation kurde, ont été obligés de composer avec l’interventionnisme étasunien et des organisations internationales, dont les promoteurs n’avaient ni anticipé ni planifié les conséquences de la guerre du Golfe de 1991. [1]